La dépression post-partum

L’essentiel

  • La dépression postpartum survient typiquement lors des 3 premiers mois suivant l’accouchement mais peut également apparaître plus tardivement durant la première année postpartum.
  • Elle peut avoir des degrés de sévérité variable et dans certains cas se résoudre sans faire appel à des professionnels, et dans d'autres nécessiter une prise en charge.
  • Elle peut passer inaperçue lorsque l’état de la mère est attribué à la fatigue et au stress générés par l’arrivée du nouvel enfant. Il est donc important d’être sensible aux signes avant-coureurs et de ne pas hésiter à demander conseil à un professionnel de la santé.

De quoi s’agit-il ?

Les symptômes d’une dépression postpartum peuvent notamment inclure :

  • Une humeur dépressive, triste ou irritable ;
  • Une culpabilisation excessive vis-à-vis de l’enfant lorsqu'on a par exemple le sentiment d’être incapable de répondre correctement à ses besoins ;
  • De la fatigue et des problèmes de sommeil tels que de la difficulté à s’endormir ou à maintenir le sommeil ;
  • De l’anxiété, par exemple par rapport à comment gérer ce nouveau bouleversement de vie ;
  • Un évitement des interactions avec l’enfant car on peut avoir peur de mal faire ;
  • Une baisse de motivation et de confiance en soi.

Davantage d’informations sur les divers symptômes d’une dépression postpartum sont disponibles sur le site de l’Association Dépression Postpartale Suisse.

Une dépression du postpartum se démarque d’une dépression classique car elle est accompagnée de l’arrivée d’un enfant qui peut être un grand bouleversement de vie demandant de nombreux ajustements du quotidien tant en termes de responsabilité, de temps et d’énergie.

Quelle est la différence avec le baby-blues ?

Une dépression du postpartum est également à distinguer du baby-blues, qui est une phase de courte durée suite à l’accouchement, et qui altère l’humeur de la mère en raison des importants changements hormonaux associés à ce dernier. Un baby-blues disparaît en quelques jours tandis qu’une dépression postpartum persiste et présente des symptômes plus inquiétants.

Est-ce fréquent ?

Environ 10 à 18% des parents sont touchés par une dépression postpartum.

Les facteurs de riques comprennent notamment :

  • Un antécédent de dépression chez l'un des deux parents ;
  • Un faible soutien social ;
  • Présenter de l’anxiété durant la grossesse ;
  • Avoir un enfant avec un tempérament plus difficile.

Le soutien social est un facteur protecteur important de la dépression postpartum. Ce soutien peut, entre autres, être apporté au sein de la famille, du couple, grâce aux amis mais également aux groupes de pairs.
Par exemple, l’Association Dépression Postpartale Suisse organise des échanges avec des marraines ou parrains ayant eu un vécu similaire (consultez la page de l'association pour plus d’informations).
Il est important d'intervenir le plus tôt possible en cas de signes évocateurs d'une dépression du postpartum afin de pouvoir recevoir une aide adéquate et éviter tout risque de chronicisation des symptômes.


Écrit par Déborah Fort, psychologue au CHUV et doctorante en sciences de la vie.
Relu par Pr. Antje Horsch, psychologue, consultante en recherche, Département Femme-Mère-Enfant du CHUV.