Difficultés d'allaitement

Difficultés d'allaitement

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L’essentiel

• Si vous présentez de la fièvre, une rougeur ou une induration de votre sein, ou que la tétée est trop douloureuse, vous devez contacter votre sage-femme ou votre conseillère en lactation ou votre médecin.
• L’adoption d’une bonne position d’allaitement, un lavage quotidien des seins au savon, le fait de donner les deux seins à chaque tétée durant les premiers jours, des tétées fréquentes, et une bonne hydratation et alimentation sont quelques mesures préventives des complications de l’allaitement.
• Il est important aussi que vous puissiez vous reposer suffisamment ; n’hésitez pas à faire des siestes en même temps que votre enfant.

Quelles en sont les causes ?

Plusieurs causes peuvent entraîner des difficultés d’allaitement. Une irritation, voire des blessures (« crevasses »), des mamelons peut rendre la tétée douloureuse et pourrait entraîner un sevrage précoce. Les blessures des mamelons peuvent être un signe que la position d’allaitement n’est pas optimale et doit être ajustée.
Concernant l'engorgement et la mastite, des tétées inefficaces ou peu fréquentes, de longues pauses entre les tétées et une compression continue du sein (par un soutien-gorge, habits serrés, etc) peuvent favoriser leur développement.

Complications de l’allaitement

Les crevasses

Les crevasses correspondent à des gerçures du mamelon. Elles sont souvent provoquées par une mauvaise position d’allaitement, responsable de frottements ou d’étirements anormaux du mamelon. Une sage-femme ou une conseillère en allaitement pourra vous aider à trouver une position adaptée. En parallèle, vous pouvez laisser sécher une goutte de lait sur la lésion à chaque fin de tétée. Elles ont des vertus cicatrisantes. Parfois, le port de coquilles d’allaitement entre les tétées afin de protéger les seins des frottements peut être envisagé. Le recours temporaire aux téterelles pour limiter la douleur lors des tétées peut être considéré.

L’engorgement

Il correspond à un remplissage des seins trop important se manifestant par un sein enflé rouge, chaud et douloureux. Cela peut se produire lors de la montée de lait ou lorsque votre bébé n’a pas tété depuis une durée anormalement longue. Même si elle est douloureuse, la tétée de votre bébé est le meilleur moyen de vider le sein, suivie d'un massage du sein durant celle-ci pouvant permettre une meilleure expression du lait. L'application d'une compresse chaud avant la mise au sein facilite l'écoulement du lait, et l’application d’une compresse froide après l’allaitement peut aider à réduire l’inflammation. La poitrine devrait retrouver sa taille normale en un à deux jours. Si les symptômes s’aggravent ou que vous développez de la fièvre, il est conseillé de consulter un médecin.

La mastite

Il s’agit d’une inflammation du sein qui peut évoluer vers une infection. Elle est également due à une stagnation du lait dans la glande. En plus des symptômes de l’engorgement, elle s’accompagne de fièvre, d’une douleur mammaire intense, parfois d’une zone indurée et douloureuse. Il faut continuer à exprimer le lait grâce à la tétée si elle n’est pas trop douloureuse ou à un tire lait. Un traitement anti inflammatoire pourra être prescrit. Cependant, si le lait présente du pus, la mastite est alors infectieuse et un traitement antibiotique pourra être proposé à la mère. L’allaitement au sein sera rediscuté avec le médecin traitant.

La candidose

Il s’agit d’une infection bénigne due à un champignon, le Candida Albicans. Cette infection peut être indolore ou responsable de douleurs du mamelon ressenties comme des brûlures qui remontent dans le sein. Ces douleurs persistent durant toute la tétée et entre les tétées. Le sein peut apparaître rouge et luisant. Il se peut que l’infection se soit propagée depuis un autre site de contamination (notamment au niveau du vagin) ou depuis votre enfant qui pourra présenter des taches blanches au niveau de la bouche ou sur la langue. Il peut également présenter des rougeurs et irritations au niveau des fesses.
Après l’accouchement, la fatigue, le stress et une baisse des défenses immunitaires chez la mère sont autant de facteurs favorisant l’apparition d’une candidose. Le port de vêtement serré favorisant la macération ou une hygiène inadaptée peuvent également précipiter son développement.
Un traitement antifongique administré à la fois à votre enfant et à vous même permettra de résoudre l’infection.


Écrit par Eva Gerbier, doctorante en pharmaco-épidémiologie à la maternité du CHUV.
Relu par Dr.Céline Fischer, médecin associé du service de néonatologie du CHUV,
Mme Isabelle Henriot, infirmière en néonatologie (CHUV),
Mme Diana Pinto Pereira Goncalves, infirmière en néonatologie (CHUV).