Nausées et vomissements
L’essentiel
• Environ 8 femmes sur 10 souffrent de nausées ou vomissements durant leur grossesse.
• Plusieurs mesures non médicamenteuses peuvent être prises afin de diminuer ces symptômes. Si elles ne suffisent pas, un traitement médicamenteux pourra être instauré par votre médecin.
• Chez une faible proportion des femmes, les vomissements nécessitent une hospitalisation car ils sont responsables de déshydratatiacon, de perte pondérale ou de troubles électrolytiques. Il s’agit de l’hyperémèse gravidique.
De quoi s'agit-t-il ?
Les nausées avec ou sans vomissements touchent environ 85% des femmes durant la grossesse avec un pic à 11 semaine d’aménorrhée et en général une disparition avant la 16ème semaine.
Leur origine est multifactorielle. L’hormone chorionique gonadotrope (hCG), produite par le placenta dès l’implantation de l’œuf dans l’utérus, et les oestrogènes, sont principalement responsables de ces symptômes.
Une infection à Helicobacter Pylori, une bactérie présente dans l’estomac d’environ 15 à 30% de la population, même si légèrement moins fréquente chez les personnes âgées de moins de 30 ans, pourrait également favoriser les nausées/vomissements.
Prévention
La prévention des nausées avec ou sans vomissements repose sur des mesures hygiéno-diététiques :
- faire plusieurs repas fractionnés ;
- consommer les liquides à distance des repas (env. 30 min après) ;
- évaluer les aliments tolérés ou non par les femmes (café, épices, gras, acide) ;
- la consommation de gingembre (en thé, boisson ou dans l’alimentation) semble réduire les nausées mais non les vomissements.
Si ces mesures sont insuffisantes, un traitement médicamenteux pourra être mis en place par votre médecin traitant ou gynécologue.
Hyperémèse gravidique
Chez une faible proportion de femmes enceintes, environ 0,3 à 2% d’entre elles, les vomissements peuvent être responsables d’une déshydratation, d’une perte pondérale et de troubles électrolytiques (sels minéraux sanguins). Cela correspond à l’hyperémèse gravidique. Ces femmes devront être hospitalisées afin de bénéficier d’un traitement antiémétique (contre les vomissements) et éventuellement d’une alimentation parentérale (par les veines) afin de combler les carences induites. Les symptômes se résolvent généralement par eux-mêmes vers le milieu de la grossesse.
Écrit par Eva Gerbier, doctorante en pharmaco-épidémiologie à la maternité du CHUV.
Relu par Pr.Yvan Vial, médecin chef en obstétrique à la maternité du CHUV.